Alors on change ? Vivre à Enghien sans voiture... mais vivre avec ses voisin.e.s

Publié le mardi 9 juin 2020
Rédigé par 
tanghejimmy

[box] Alors on change? c’est la rubrique qui donne la parole à celles et ceux qui ont décidé de vivre « autrement », par respect pour la planète et pour l’humain. Aujourd’hui, Stéphanie nous raconte sa vie sans voiture. [/box]

J’ai vécu pendant presque 10 ans à Bruxelles. Ne pas posséder de voiture individuelle est relativement aisé dans une grande capitale comme la nôtre, le réseau de transports en commun étant bien développé et les applications de voitures partagées bien ancrées sur le territoire. C’est vrai que cela implique de prendre d’autres habitudes, comme prévoir ses déplacements à l’avance et évaluer leur durée. Mais cela n’a rien d’insurmontable, surtout au regard du luxe que représente le fait de ne pas avoir à payer un prix exorbitant pour une place de parking, ou ne de pas perdre de temps dans les files, qui ne se forment plus qu’aux heures de pointe dans la capitale, mais à tout moment de la journée!

Puis, nous avons décidé de déménager à Enghien. Je ne voulais pourtant pas revenir sur ce que je considère comme une « avancée », à savoir ne pas avoir besoin d’une voiture personnelle.
Nous avons donc choisi une petite maison à côté de la gare, pour rendre les déplacements en train hyper pratiques. En plus, bingo: à Enghien, ce quartier est également celui du centre ville, nous pouvons donc effectuer nos courses et amener notre fils à l’école à pied ou en vélo.
Enghien Wibee voiture partageeEt pour les déplacements plus lointains, me direz-vous? Quand nous avons entendu parler de Wibee, la voiture des voisin.e.s, nous avons sauté sur cette idée de voitures partagées qui nous semblait être une solution particulièrement adaptée pour une ville comme Enghien.
Notre chance, c’est que d’autres Enghiennois et Enghiennoises croient aussi dans la mobilité partagée et se sont lancé.e.s dans l’aventure de mettre leur véhicule en partage. Un tout grand Merci à elles et eux. C’était un challenge au début de miser sur cette nouvelle forme d’utilisation. Cela va en effet à l’encontre des habitudes que nous connaissons toutes et tous: la voiture personnelle est tellement ancrée dans notre idée de réussite et de liberté qu’il est difficile de s’en défaire.
Et pourtant, lorsque l’on regarde droit dans les yeux cette habitude, on se rend compte qu’elle est loin de participer à cette idée de liberté qui nous fait tant rêver: où est la liberté à rester coincer dans des kilomètres de file tous les jours, où est la liberté dans les tracas liés aux frais d’assurance, de réparation ou de parking?
Alors qu’à l’opposé, partager sa voiture, c’est partager les frais, bénéficier de solutions de parking privilégiées (il y a souvent des places réservées pour la mobilité partagée) et surtout, c’est rencontrer des gens, tisser des liens avec ses voisin.e.s, échanger sur tout et sur rien, créer de la vie dans sa vie et dans celle de son quartier, imaginer ensemble un autre monde.
En fait, quand j’y pense, pour moi, vivre à Enghien sans voiture, c’est surtout vivre avec les gens.