L’exercice est de plus en plus difficile pour les communes, Enghien n’y échappe pas : boucler un budget en positif est un vrai défi. Les recettes venant du niveau régional et fédéral diminuent, les nombreux services au citoyen augmentent. Malgré cela, pour la 4e année consécutive, Enghien présente un budget positif. Petit coup d’œil sur les prévisions pour 2018.

Le budget de la Ville d’Enghien tourne autour des 16 millions d’euros. Chaque année, cette somme est dépensée dans différents secteurs. Premièrement, il y a les « dépenses de personnel », les salaires des agents communaux, administratifs et techniques. Elles représentent un peu plus de 5,5 millions pour Enghien, c’est à dire 34% du budget. C’est en très légère augmentation parce que le collège, sous l’impulsion de l’échevine ECOLO du personnel, Bénédicte Linard, a accordé à tous les agents contractuels de pouvoir évoluer dans leur carrière.

Ensuite, il y a les dépenses de transfert. Elles représentent une très grosse partie du budget communal enghiennois : 41,5% des dépenses. A quoi correspondent-elles? Ce sont des subventions que la Ville donne pour organiser certains services. Il s’agit en grosse partie du CPAS (avec sa crèche et sa maison de repos) pour 2,5 millions, de Nautisport qui recevra plus de 800.000 euros (ce qui constitue une importante augmentation en 2018), de la zone de police, de la zone de secours (pompiers), de l’intercommunale IDETA (développement économique), du Centre culturel, de la Régie des quartiers (insertion socio-professionnelle), des subsides aux nombreuses associations et aux clubs sportifs, aux mouvements de jeunesse, aux accueillantes, à l’école des devoirs, etc. En l’espace de 6 ans, les dépenses de transfert ont augmenté de 40%. Soit parce que le collège a souhaité soutenir tel ou tel service, soit parce que la Ville s’est vue imposer des augmentations (police, pompiers, Ipalle, Ideta, Notélé, etc.)

A coté de ces deux types de dépenses, il y a encore les dépenses de fonctionnement qui reprennent tous les achats matériels qui permettent à la ville de fonctionner (informatique, outils des ouvriers, etc.) et qui constituent 15% du budget. Il faut noter qu’en 10 ans, l’administration a fait un très gros travail pour diminuer fortement ces dépenses.

Et enfin, les dépenses liées à la dette. A Enghien, les charges de dette équivalent à 8,5% du budget. Il s’agit des  différents emprunts à rembourser pour les gros investissements : travaux de rénovation des routes et trottoirs, restauration du patrimoine (logements communaux, parc, château, écuries, etc.), investissements pour lutter contre les inondations, etc.

Rien n’est plus éclairant qu’un petit exercice de comparaison. Ci-dessous, l’évolution des dépenses que la Ville d’Enghien paye par habitant. La dernière colonne, reprend quant à elle la moyenne par habitant établie par Belfius concernant l’entièreté des communes wallonnes en 2017.

On peut remarquer de manière générale que la commune d’Enghien se trouve bien en-dessous de la moyenne wallonne en matière de dépenses en ce qui concerne le personnel, le fonctionnement et la dette. Cependant, les dépenses de transfert sont au-dessus de la moyenne. Cela s’explique par le nombre important de services offert à la population (crèche, maison de repos, Nautisport, etc.)

Paye-t-on toujours plus de taxes à Enghien?

En matière de taxes, la vérité est parfois bien éloignée de la rumeur. Voici ce qui a changé en matière de taxes depuis 2012:

Suite aux budgets négatifs successifs, la Ville a travaillé à diminuer ses dépenses de fonctionnement, mais a aussi dû augmenter ses recettes. Le taux de l’impôt additionnel sur les personnes physiques (IPP) a donc été augmenté à 8,5%. Par contre, le taux relatif à l’impôt sur le précompte immobilier n’a pas changé et est le plus bas de tout le Hainaut.

Mais plus rien n’a été modifié depuis. Pourtant, il faut savoir que les mesures prises par le Gouvernement fédéral en matière de tax shift (diminuer le taux d’imposition sur les salaires) impacte fortement les communes. Pour Enghien, cette décision diminue les recettes financières chaque année et atteindra plus de 500.000 euros de diminution au final (en 2021).

La Ville d’Enghien a supprimé la double (et parfois triple taxation) qui touchait plusieurs centaines de commerçants et indépendants enghiennois qui ont leur activité au même endroit que leur domicile et qui payaient plusieurs fois la taxe « immondices ». Pour combler cette perte de rentrées, la Ville a décidé de taxer les enseignes commerciales qui ont plus de 400m². Cette taxe touche donc surtout (85% des recettes) les grandes enseignes (Carrefour, Aldi, Colruyt, Brico, etc.)

En matière d’immondices, la Ville est obligée de suivre ce qu’on appelle le « coût-vérité ». Concrètement, les Enghiennois doivent payer un taxe correspondant au volume des déchets produits et à traiter. Une petite marge existe : une commune a le droit de demander aux habitants de couvrir de 95% à 110% de ce coût. A Enghien, les habitants payent 95% du coût. La ville prend le reste en charge. Si l’on compare avec bon nombre de communes, la taxe immondices à Enghien est relativement basse (en plus, 30 sacs sont offerts gratuitement).

Le montant des taxes établi par la Ville d’Enghien suit les recommandations fournies chaque année par la Région wallonne. A part des tarifs indexés, il n’y a pas eu de nouvelles taxes à Enghien.

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur les chiffres, vous trouverez ci-joint le powerpoint présenté au conseil communal en décembre 2017 relatif au budget 2018.

171214 PPT BDGT 2018